La
période après la guerre 1940-1945
La reconstruction de l'Unité. L'année
1949 voit la naissance de l'Organisation du Traité Atlantique Nord
(O.T.A.N.),
dix pays d'Europe
occidentale dont la Belgique ainsi que les Etats-Unis et le Canada signent le Traité de
Washington, dans le but de créer un système de sécurité
collective.
L'année suivante, notre pays étudie la restructuration et le
renforcement de ses Forces Armées. Les Etats-Unis ont promis une aide
en matériel.
Les 32 premiers obusier de 155mm M1 qui sont attribués au 3A caserné
à la Citadelle de Liège.
L'organisation des unités d'artillerie de campagne est calquée sur
celles des unités britaniques. le régiment comporte 3 groupes à deux
batteries. Les trois groupes du 3A sont donc équipés de 24 pièces.
Les pièces restantes devant recevoir une affectation ultérieure.
Le 1er décembre 1950,
il est décidé de former un 4e groupe, les 3e & 4e groupe recevant
l'appellation de I et II/20A et reste sous le commandement du 3A. La
création d'un EM/20A étant prévue ultérieurement.
Cette appellation de 20A sera éphémère, fin février 51, ces unités
change d'appellation pour former finalement le 16A.
Avec la restructuration de l'artillerie, vers le modèle US,
l'appellation "régiment" est abandonnée. On parle
dorénavant de bataillons d'artillerie. Une
division blindée est en cours de formation et il est prévu d'y
inclure, au sein de l'artillerie divisionnaire, un bataillon
d'artillerie antichar.
La formation de cette unité est prévue pour le 1er avril 1951.Il
prendra l'appellation de 20A("20e Bataillon d'Artillerie).
C'est , à la
caserne Tabora, à Aix-la_Chapelle que l'unité sera formée. Le
nouveau Bataiillon se compose de 3 batteries de tir, une d'Etat-Major et
une des Services.
Il est doté de
Tank Destroyers M36 "Jackson".
Le Bataillon reprend les traditions du 20e Régiment d'Artillerie
d'avant-guerre. Le 8 septembre, l'étendard est remis par le Colonel BEM
Vandervelde (qui commandait le IIe groupe d'Artillerie en 1940) au Chef
de Corps: le Colonel BEM Woirin, en présence du Lieutenant Général
Ley, commandant en 1940 la 2e Division des Chasseurs Ardennais.
C'est lors de cette cérémonie, que le Colonel Bem Woirin lance devant
toute l'Unité réunie le mot d'ordre "A Verbis Ad Verbera"
(Non des paroles, mais des actes) qui apparaîtra désormais sur le
nouvel écusson du bataillon.
A la fin avril 1952, l'organisation de l'Artillerie Divisionnaire est
modifiée, Le bataillon d'artillerie antichar disparaît pour
faire place à un bataillon d'artillerie moyenne. Le 20A est appelé à
se transformer une première fois. 20A
Bataillon d'artillerie Moyenne.
Le 30mai 1952, le bataillon est réorganisé. Il est équipé
d'obusiers de 155mm M1, tirés par des tracteurs chenillés de 13
tonnes.
Il est composé de: trois batteries de tir dénommées J,K et L, (elles
comportent chacune 6 pièces), une batterie Etat-Major et une batterie
des services. L'effectif est alors de 36 Officiers et 520 sous-officiers
et hommes de troupe pour ± 125 véhicules.
Le 28 janvier 1954,les obusiers M1 (qui ne conviennent pas
particulièrement à l'appui d'opérations rapides) sont remplacés par
des obusiers automoteurs sur châssis 'Chaffee"
Le 7 mai 1956 ces automoteurs sont remplacés par "le dernier
cri" de l'arsenal américain: le
155mm automoteur M44 sur châssis
Patton
En 1959, une réorganisation des divisions est adaptée.
L'organisation américaine est abandonnée au profit de deux divisions
d'organisation identique de type "Landcent". Les bataillons
d'artillerie légère deviennent des bataillons mixtes 105-155mm, et
chaque brigade comprend désormais organiquement un bataillon de ce
type.
L'artillerie divisionnaire perd son bataillon de 155mm, mais se voit
attribuer un bataillon à capacité nucléaire.
Ce sera une nouvelle transformation pour le 20A, elle s'étendra sur
toute l'année.
C'est à cette période, que le 20A quitte la caserne Tabora )
Aix-la-Chapelle pour s'installer au quartier Nieuport à Westhoven,
près de Cologne.
Le 12 septembre 1962, le bataillon quitte Cologne pour s'installer à
Werl au Quartier Houthulst.
Le 20A: Bataillon à capacité nucléaire.
Un bataillon à capacité nucléaire est un bataillon qui dispose de
matériels d'artillerie aptes au tir de projectiles nucléaires. Ceux-ci
étant toujours sous contrôle U.S.
Le bataillon mixte Honest John - 8"
Constitué d'une batterie état-major et services, d'une batterie
Honest John et d'une batterie d'obusier 8", son effectif prévoit 27
officiers et 332 sous-officiers et hommes de troupe. Son charroi est de
94 véhicules.
Une unité à capacité nucléaire occupe une zone qui doit offrir les
meilleurs conditions possible de dissimulation. Ces missions de tir
nucléaires sont exécutées à partir de position de tir extérieures
distantes de 3 à 10 kilomètres de la zone de concentration.
La batterie 8" par contre est une artillerie à capacité
classique et nucléaire. En opérations du type conventionnels,
sont déploiement ne diffère guère de celui des autres unités de
15mm, Mais dès que l'emploi d'armes nucléaires est envisagée, la
batterie abandonne sa position de tir classique et sa mise en oeuvre est
identique à celle de la batterie Honest John.
En août 1961, un peloton de 48 hommes (4sections) dénommé "3e
peloton MPS" rejoint le bataillon, Ce peloton sera dissous en 1965
et remplace apr un de sécurité fourni par les artilleurs.
Appuyé initialement par par le 33e détachement US de Spich, le 20A
sera appuyé le 12 septembre par le 4e Détachement US constitué
à Werl.
Le contrôle des l'instruction est strict: des test d'évaluation sont
organisés annuellement; Les test de tir (ATT) sont contrôlés par
l'échelon hiérarchique en présence d'observateur étrangers. Les NSI et TPI sont effectués sous contrôle U.S.
La
batterie d'obusiers 8"
Le 1er novembre 1960, le 'Batterie B" est crée. elle comporte
5 officiers et 119 sous-officiers et troupe. Équipée de18 véhicules,
elle est dotée de
4 obusiers 8" de type M2. Celui est tracté par
un véhicule chenillé de M62 de 18 tonnes.
LE temps de mise en oeuvre de ces lourdes pièces étant très
important, elle seront remplacées le 4 novembre 1963 par
des
obusiers M55 montées sur des châssis de char "Patton
M47". Le bataillon d'obusiers
8".
En 1968, une restructuration de la Force Terrestre, entraîne la
dissolution des certaines unités, dont, notamment, celles des
Commandements d'Artillerie et le passage de toutes les unités
d'artillerie à capacité nucléaire à l'Artillerie de Corps. Le 3A et
le 20A sont concernés. Une modification de leur organisation est donc
réalisée.
La batterie lance-roquette "Honest John" reste
opérationnelle jusqu'au 31 janvier 1969, tout en préparant son passage
au 3A.
Le 12 février, elle se voit renforcée par le personnel et le personnel
de la batterie B/3A. La batterie B du 20A se voit également
renforcée par du personnel de la batterie état-major et services
Deux batteries "indépendantes" constituent désormais le
bataillon. elle sont "coiffées" en temps de paix par un
Etat-Major restreint, chargé de: la coordination, l'instruction,
l'entraînement l'administration et la logistique.
Une batterie est constituée de 9 officiers, 39 sous-officiers et 147
hommes de troupe. Elle dispose de 59 véhicules. Son personnel et ses
moyens administratifs et logistiques lui permettent de fonctionner comme
unité indépendante. Elle peut être chargée de missions de tir
nucléaire et classique, mais jamais simultanément (articulation
différente dans chaque cas de figure).
Si le nombre de pièces est inchangé, l'on y trouve une section
topographique, une section de liaison deus officiers supplémentaires à
la batterie au feu, quatre équipes d'assemblages, des équipes de
sécurité plus nombreuses et mieux structurées ainsi que des moyens de
transmissions permettant d'entrer dans les réseaux des échelons
supérieurs et notamment une station de câble hertzien fournie en appui
par la Compagnie TTr d'Artillerie.
La batterie est à même de mettre en oeuvre simultanément 4 pelotons
de tir nucléaire. Chaque peloton comprend un officier responsable avec
véhicule radio, un obusier, un véhicule d'assemblage (équipe
renforcée de personnel US) et deux véhicules de sécurité.
Le 20 avril 1972, les M55 peu fiable dans le système mécanique de
l'automoteur est remplacé par le
M110 A1.
EN 1984, commence la modernisation des M110 A1 en
M110 A2 . Cette
modernisation consiste en un remplacement du tube par un tube plus long
doté d'un frein de bouche. Ces travux de modernisation se termineront
en 1986. La dissolution du Bataillon. Le
9 novembre 1989, survient la chute du rideau de fer et par la
même occasion, celle du
mur de Berlin. prélude à la
réunification de l'Allemagne.
L'accord entre l'est et l'ouest sur le désarmement nucléaire e, 1991,
met fin à l'ère des armes nucléaires de courte portée. L'État-major
Général restructure les forces belges. Seules subsisteront, les
unités d'artillerie de campagne dotée d'obusiers de 155mm.
Le sort du 20A est jeté l'unité sera dossoute.
Le 23 mai 1992, à 17.00hr
L'adjudant Chef Michel, ancien Adjudant de
Corps et Monsieur Adriaens, Maréchal des Logis du 20A en 1940
effectueront depuis la position de Roderhôde à Elsenborn, le dernier
tir de 8" M110 A2.
Les dernières Fastes régimentaires auront lieu à Werl, le 26 juin
1992,
Le 1er juillet, le bataillon est considéré comme non
opérationnel. Trente jours plus tard, une note de l'Etat-Major
Général fixera la date de dissolution définitive du Bataillon, ce
sera le 1er juillet 1993.
Au quartier Houthulst, les opérations administratives et logistique se
poursuivent, les mutations de personnel se succèdent.
Le 17 mars 1993,
Bison, Brontosaure Attila et autres prennent une
dernière fois le chemin de la gare de Werl et rejoignent un dépôt
logistique pour y attendre acquéreur.
Le 23 avril 1993, les 3A,13A et 20A toutes trois unités d'artillerie
nucléaire sont réunies pour une cérémonie d'adieu à la République
Fédérale d'Allemagne.
En présence des Lieutenants-Généraux Berhin et Cauchie, le
Generalleutenant Bagger, représentant le Ministère de la Défense de
la RFA procède à la remise d'un diplôme aux Chefs de Corps des trois
unités et accroche un "Fahnenband" (ruban aux couleur de la
RFA) au fanion de chaque unité.
S'adressant aux détachements, le Lieutenant- Génaral Bagger prononça
ces mots: "C'est
un grand honneur et une joie toute particulière pour moi de remettre
aujourd'hui à trois unités de Forces Belges en Allemagne, la
"cravate de drapeau'" au!x couleurs de la RFA comme signe
visible de notre gratitude et de notre reconnaissance pour services
rendus en et pour l'Allemagne en vue du maintien de la Paix dans la
Liberté. "
Le 26 mai 1993, un peloton d'honneur présente les armes lorsque
le Major Simon, dernier Chef de Corps du Bataillon, inaugure à
Eben-Emael, en présence de nombreux anciens,
le nouveau monument aux
morts du 20A réalisé par Monsieur Hardy, artiste tailleur de pierre. Dans
la matinée du 27 mai 1993, c'est durant une cérémonie présidée par
le Lieutenant Génaral Cauchie, Commandant du 1er Corps, que
l'étendard du 20A est
remis au Lieutenant-Colonel Crepin, Commandant du
Camp d'Elsenborn qui en est le gardien des traditions. Le
soir du 30 juin 1993, la clé est mise sous la porte, le 20e Bataillon
d'Artillerie a terminé son parcours.
L'A.S.B.L. "Associations des anciens du 20e Bataillon
d'Artillerie" entretien le souvenir de ce
qui fut pour beaucoup d'entre nous un Bataillon, lieu de franche
camaraderie, de générosité, de loyauté et de découverte de soi.
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